Chez Vista, le sujet du boycott de la Coupe du Monde 2022 au Qatar fait débat.
Dans le précédent article, nous vous avons expliqué les raisons de la polémique. Cette fois-ci, nous allons essayer de vous partager les différents avis que nous avons récolter.
1) Les arguments récurrents
Les éléments qui reviennent souvent quand on parle du sujet sont :
- Le dégoût pur et simple : compte tenu du scandale humain et du manque de considération vis-à-vis du réchauffement climatique, de nombreuses personnes (même les fans de football) n’ont pas envie de regarder cette coupe du monde.
- Regarder, c'est cautionner : regarder le mondial 2022 est synonyme de cautionnement pour d'autres, qui aimeraient regarder mais qui se posent des questions de cohérence personnelles.
- Un moyen de pression, vraiment ? : Boycotter la Coupe du Monde permettrait de réduire l'audience TV et, par conséquent, de limiter les bénéfices de la FIFA et du Qatar. Mais va t'on arriver à un boycott assez massif pour cela ?
Cet argument est d'ailleurs à prendre avec des pincettes : selon un article d'Ecolosport :
« L’influence économique d’un boycott n’est pas avérée : les contrats commerciaux (télévision, publicité, sponsoring, merchandising…) sont déjà signés et un faible audimat ne changera vraisemblablement pas grand-chose pour la FIFA, qui prévoit un bénéfice de 6 milliards de dollars ».
D’un autre côté se trouvent les personnes qui, malgré la connaissance des faits, comptent regarder la coupe du monde.
Voici leurs arguments :
- J'aime trop le foot : Je ne cautionne pas le principe de la coupe du monde au Qatar et les scandales associés mais j’aime trop le foot pour ne pas regarder la Coupe du monde.
- Cohérence inversée : Ayant regardé les JO de Pékin et de Sotchi ou encore la coupe du monde en Russie, il serait incohérent de ne pas regarder cette coupe du monde au Qatar.
- La pression sociale : Quand mes potes vont m'inviter au bar pour aller voir la demi-finale, je vais faire quoi, moi ?
2) Les acteurs du football prennent position
Si les avis divergent et que certains n’ont pas encore pris leur décision, voici un aperçu des multiples acteurs du sport qui ont tranché et qui font savoir leur mécontentement :
- Éric Cantona et Philipp Lahm annoncent leur boycott pure et simple de la Coupe du Monde notamment face à « l'horreur humaine » qui se produit.
- Les équipes de Norvège, l’Allemagne et le Pays-Bas dénoncent les conditions du Qatar 2022 en portant des tee-shirts « HUMAN RIGHT » ou « Football supports CHANGE ».
- L’équipe nationale du Danemark portera un maillot sobre blanc ou noir pour exprimer sa position et ne pas être associé à cet événement, tout en jouant les matchs.
3) Amnesty International donne son avis
Du côté des ONG, Amnesty International a également exprimé son point de vue : il n'appelle pas au boycott.
Au contraire, ils considèrent Qatar 2022 comme un coup de projecteur.
Leur leitmotiv consiste à « Ramenez la coupe à la raison » !
Joli jeu de mots mais il n’a pas été trouvé uniquement parce qu’il sonne bien : la France doit s’impliquer face au désastre sociétal du Qatar.
Fort d’une pétition visant à « négocier avec la Fifa un programme d'indemnisation des violations des droits », Amnesty International demande à la FFF d’être porte-parole de la dénonciation des actes commis et de se montrer irréprochable durant l’événement. (Article)
4) Qu’en pense la France ?
« Le fait de boycotter la Coupe du monde ne change malheureusement pas les émissions de gaz à effet de serre de cet évènement. Il y a des équipes qui se préparent depuis des années. Cette décision a été prise dans un autre contexte climatique » déclara Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique.
A contrario, plusieurs villes françaises ont fait leur choix : Lille, Strasbourg, Rodez, Marseille, Paris, Nancy, Bordeaux et Reims et d’autres villes ont refusé de promouvoir les matchs de football de la Coupe du Monde pour des raisons humanitaires et environnementales. Quant à elles, Nice et Cannes restent évasives et indiquent que cela dépendra des résultats de l'équipe de France.
Une décision forte et respectable qui ne fait pas l’unanimité : cette stratégie est perçue comme de la manipulation pour Jean-Baptiste Guégan, spécialiste de la géopolitique du sport, qu’il considère comme de la récupération politique et non pas un parti pris ou encore un moyen de pression comme certaines villes le laissent sous-entendre. 🤥
La prise de position en cascade des villes françaises est survenue suite à un titre choc du journal Quotidien de la Réunion : « Sans Nous ». Il dénonce « des atteintes intolérables à la dignité, aux libertés humaines, aux minorités, à la planète » et décide également de ne plus communiquer sur l’aspect sportif de la Coupe du Monde.
Nous espérons que cet article vous a aidé à vous faire votre propre opinion et nous vous invitons à partager votre avis via les réseaux sociaux ou par e-mail à contact@vistaballon.com.
Pour mieux comprendre la volonté de Vista de s'exprimer sur ce sujet, vous pouvez consulter les articles suivants : 👇
